Surtout de table Argent, verre, bois tendre, noyer massif, fer forgé. Plateau de trois pièces pour la table des desserts. Arrondi sur les deux côtés, le dessus en miroir, sur 18 pieds étroits en forme de griffe et de boule. Cadre profilé, serti de 28 festons de feuilles de laurier en relief, attachés à des rosaces en relief et à huit plaques ovales avec une tête de profil féminin. Bande perlée sculptée autour du sommet, petits pilastres aux angles. Marques : Timbre d'importation français de 1864 - 93 (Tardy, p. 206). H ca. 8,5, L ca. 48,5, D 194 cm. Italie du Nord, vers 1840. Stefan Bursche mentionne comme première pièce maîtresse conservée à la cour de Louis XIV : "Vaiselle que le Roy a fait faire en 1694 pour porter en campagne sur un surtout". Le surtout était utilisé pour placer de manière décorative les bougies, les salières, les épices, le vinaigre, l'huile et les sauces au centre de la table et pour éviter le désordre. Les premiers de ces objets étaient en argent, avaient une forme pyramidale et étaient disposés autour d'une soupière centrale pour les plats correspondants. Juste-Aurèle Meissonier (1695 - 1750), rococo français aux multiples talents, a contribué à établir de nouvelles normes en matière de culture de la table en concevant chaque objet de table dans les moindres détails. Ses créations ont influencé les orfèvres de toute l'Europe. Avec l'augmentation de la production européenne de porcelaine, il y avait un besoin de centres de table plus plats sur lesquels on pouvait placer des figures. Les miroirs servaient à intensifier la luminosité produite par la lumière des bougies afin que les détails puissent être vus. Lorsque la fièvre de Pompéi s'est emparée des cours européennes dans les années 1760, les centres de table baroques ont disparu et ont été remplacés par des répliques miniatures de sculptures, de vases et de monuments romains qui ont servi à lancer la conversation. Les publications du duo de designers Charles Percier (1764 - 1838) et Pierre-François-Léonard Fontaine (1762 - 1853), qui ont meublé les palais de l'Empereur, ont été une source d'inspiration pour la décoration, le design des meubles et des objets de table. La pièce maîtresse, sous la forme d'un plateau de galerie surélevé, était préférée en bronze doré au feu - l'un des plus célèbres fabricants était le bronzier et sculpteur parisien Pierre-Philippe Thomire (1751 - 1843). En Italie, Filippo Pelagio Palagi (1775 - 1860), peintre et sculpteur né à Bologne, devient le principal concepteur de la décoration intérieure. À partir de 1832, il entreprend l'agrandissement du château de Racconigi, et en 1834, il est chargé du projet de restauration picturale et décorative du Castello di Pollenzo et du projet de modernisation du Palais Royal de Turin. Les motifs de la pièce maîtresse italienne présentée ici sont fortement influencés par lui. Littérature Cf. Bursche, Tafelzier des Barock, Munich 1974, p. 33 et suivantes. Cf. Colle/ Griseri/ Valeriani, Bronzi Decorativi in Italia. Bronzisti e Fonditori Italiani dal Seicento all'Ottocento, Milano 2001, n° 107, cadre d'un banc coulé en bronze par les bronziers Giovanni Colla et Chiaffredo Odetti pour le Palazzo Reale de Turin, d'après un dessin de Pelagio Palagi, 1838.