Exceptionnel guéridon de style Empire. Bronze coulé et bronze en feuille, doré au feu et bruni, placage d'acajou, porcelaine à décor coloré sur glaçure, miroir. Boîte de forme oblongue avec couvercle à charnière sur quatre pieds. Serrure cachée à l'avant avec des loquets en fer. Sur le couvercle, plaque ovale en porcelaine avec un bouquet de fleurs luxuriantes dans un panier sur une plaque de marbre. Intérieur recouvert d'une feuille de bronze, deux supports de couvercle dorés au feu. Le cadre est composé de quatre harpies, chacune se tenant sur une patte zoomorphe et se terminant par des pieds griffus. Deux flèches croisées entre les deux, surmontant un panier filigrane avec une base en miroir. A l'intérieur, quatre trous filetés pour les anciens compartiments intérieurs. H 74,8, L 47,5, P 34 cm. France, milieu ou troisième quart du XIXe siècle. Ce meuble exceptionnel s'inscrit dans la tradition des belles commodes et tables d'appoint produites pour Madame du Barry et Madame Adélaïde. Elles étaient richement décorées de bronzes dorés, les panneaux de porte et les dessus étaient incrustés de porcelaine de Sèvres avec des arrangements floraux similaires. La combinaison avec des assiettes en porcelaine a été principalement spécialisée par l'ébéniste Martin Carlin, mais aussi par Roger Vandercruse Delacroix et Adam Weisweiler. En fait, des meubles élaborés en porcelaine étaient encore fabriqués pour les résidences de Napoléon. En témoigne, par exemple, le magnifique guéridon du palais de Fontainebleau dont le manche en porcelaine bleu cobalt est finement décoré d'ornements pompéiens ; sur le plateau rond en porcelaine figurent quatre médaillons aux représentations mythologiques. Les plaques de marbre des grands guéridons à trois pieds présentent parfois une peinture similaire à celle de la porcelaine, mais il s'agit d'une peinture froide ayant l'aspect terne d'une fresque, et ici les motifs romains- étrusques ont été préférés, comme dans l'exemple attribué à Adam Weisweiler et Pierre-Philippe Thomire, aujourd'hui dans la collection du Musée Marmottan, Paris. En général, les petites assiettes ovales en porcelaine avec des bouquets floraux dans le style de la période Louis XVI n'étaient plus demandées. Le coffret présenté ici, avec sa combinaison d'éléments stylistiques de la période Louis XVI et de l'Empire, suggère une production à l'époque de Napoléon III, c'est-à-dire après 1850. Littérature Sur les meubles décorés d'assiettes en porcelaine du Louvre voir. Alcouffe/ Dion-Tenenbaum/ Lefébure, Collection de meubles du Louvre, tome 1, Dijon 1993, n° 72, 75 et 89. Sur les meubles Empire à panneaux de porcelaine, voir Samoyault, Mobilier Français Consulat et Empire, Paris 2009, fig. 203 et 374. Cf. Bodinek, Raffinesse im Akkord, vol. 2, Dresde 2018, p. 238, deux bouquets de fleurs similaires de Jean-Baptiste Monnoyer de la série 'Liure de Plusieurs Corbeilles de Fleurs', SKD de Dresde, Kupferstichkabinett, inv. A 81627 et A 81628.