Buddha paré protégé par la nâga Art Khmer, transition des styles du Baphuon et d’Angkor Vat, 11°-12° siècles Grès, H. 63 cm Cette iconographie du Buddha qui connut un grand développement dans l’art khmer des onzième et douzième siècles est généralement considérée comme illustrant l’épisode de sa vie durant lequel il aurait été sauvé des eaux par le serpent Mucilinda alors qu’il était engagé dans une profonde méditation. Dans le catalogue de « l’Art khmer dans les collections du musée Guimet », (2008), Thierry Zéphir s’appuie sur l’épigraphie pour proposer une association du nâga avec des concepts philosophiques. Ainsi, les trois enroulements du corps du serpent sur lesquels est toujours représenté le bienheureux pourraient être associés aux trois corps se manifestant en sa personne, dharmakâya, samghogakâya et nirmânakâya, ce qui donnerait sens à l’épithète de Trailokyavijaya (vainqueur des trois mondes) sous lequel il serait fréquemment désigné dans l’épigraphie. Le corps du nâga hetacéphale remontant le long de son dos pour se déployer au-dessus de sa tête serait lui à associer à la pratique du yoga et à la symbolique de l’énergie remontant le long de la colonne vertébrale en passant par les chakras fondamentaux. La grâce du visage de cette œuvre est caractéristique des œuvres produites durant la domination du style dit du Baphuon, alors lque a présence des parures semble elle s’être essentiellement développée durant la période associée au style dit d’Angkor Vat. Il semble donc logique de proposer qu’elle ait été créée ans la période de transition de ces deux styles successifs. Accidents et manques visibles, deux fragments du corps du serpent incluant le second pied du Buddha sont joints. Historique : - Collection privée Française - Vente Christie’s Paris du 13 juin 2013, lot n° 437