DOUBLE PAGE ENLUMINÉE AVEC UN « GHAZAL » DE HÂFEZ Iran, art qajar, XIXe siècle Deux feuillets montés en vis-à-vis sur page cartonnée, chacun peint en vive polychromie et or. Au centre de chaque page sont collés en biais deux cartouches du « ghazal » n° 330 de Hafez, calligraphiés en nasta’liq sur fond turquoise poudré or, entourés d’arabesques de palmettes. De part et d’autre, cartouche polylobé en or sur fond de rinceaux de palmettes dorés sur fond bleu cobalt. L’ensemble est bordé d’une fine frise de fleurettes sur fond noir et d’un bandeau de pendentifs sur fond bleu. Montés à l’origine dans un album (muraqqa’), taches et mouillures. Dim. chaque feuillet : 33, x 22,6 cm. ; dim. ouvert : 45,5 x 33 cm. Le ghazal est une forme de poème fait de distiques (vers en deux parties) qui tendent, chacun, à être un poème. Hâfez, le poète persan du XIVe siècle, de son vrai nom Shams al-Dîn Muhammad Shirazi, est considéré comme le maître de ce genre littéraire. Ici le ghazal est appliqué sur une superbe double page enluminée qui reprend le style des sarlowh safavides du XVIe siècle, comme par exemple celle d’un Bustan de Sa’di conservé à Washington, Smithsonian Institution (Ladan Akbarnia et Francesca Leoni, Light of the Sufis. The Mystical Arts of Islam, the Museum of Fine Arts, Houston, cat. 27, p. 76). Dès la première moitié du XIXe siècle, des écoles de miniaturistes à Chiraz et à Ispahan reprirent le style safavide pour peindre des doubles pages enluminées, destinées à être montées dans des albums de calligraphie (muraqqa ‘).