JEAN FAUTRIER (1898-1964)LES FEUILLES VERTES, 1934Huile sur toileSignée en bas à gaucheOil on canvas; signed lower left73 x 60 CM - 28 3/4 x 23 5/8 in.PROVENANCECollection Jean Paulhan, FranceCollection Dominique Aury, FrancePar descendance à l`actuel propriétaireEXPOSITIONParis, Galeries nationales du Grand Palais, Jean Paulhan à travers ses peintres, 1er février-15 avril 1974, décrit sous le n° 563 p. 218 du catalogue de l`expositionBIBLIOGRAPHIEPalma Bucarelli, Jean Fautrier, Pittura e materia, édition Il Saggiatore, Milan, 1960, reproduit sous le n° 107 p. 306Cette œuvre figurera au catalogue raisonné de l`œuvre peint de Jean Fautrier en préparation par Madame Marie-José Lefort."Il y a là un tempérament très riche, d’une résonnance tragique presque constante, due sans doute à la nature même de l’artiste, mais aussi à une double recherche : pousser à l’extrême l’intensité de la couleur, et parvenir à l’essentiel à force de sacrifices. Chacune de ces toiles semble violemment spontanée, et celles qui la précédèrent montrent que sa force est faite de suppressions, de refus, de la volonté de ne conserver que le plus fort ou le plus aigu.D’où la puissance d’affirmation de cette peinture. Parce que chaque toile est faire de "ce qui est resté", il y a un monde de Fautrier, monde purement plastique, où le sujet ne compte pas, où les moyens de suggestion sont aussi éloignés de la pensée que ceux de la musique. Ce n’est pas par ce qu’il a un "matériel" que Fautrier a un monde, c’est parce qu’il a un œil, une vision tragique. Devant ses meilleures toiles, je pense à Eisenstein, et parfois, bien qu’il s’agisse de fleurs, de paysages, d’un monde intense et lyrique, aux eaux-fortes de Goya." (André Malraux dans NRF, 1933)Les feuilles vertes de Jean Fautrier provient de l’ancienne collection de Dominique Aury, née Anne Desclos, et est restée dans la même famille depuis lors. Secrétaire de rédaction de la Nouvelle Revue française (NRF), dirigée par Jean Paulhan, dont elle était la maîtresse, et première femme à siéger, en 1951, au comité de lecture Gallimard, elle était également connue sous le nom de Pauline Réage, l’auteur d’Histoire d’O, chef-d’œuvre du roman érotique qui fit scandale à sa parution en 1954. Si très vite la rumeur courut que Pauline Réage n’était qu’un pseudonyme derrière lequel se cachait Dominique Aury, nombreux étaient persuadés, tout comme Albert Camus, que seul un homme avait pu écrire un tel livre. Aujourd’hui considéré comme un classique du genre, traduit dans de nombreuses langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde, Dominique Aury attendit d’avoir 87 ans, dans un aveu concédé au "New Yorker" en 1994, pour assumer la maternité de cet ouvrage. C’est sans nul doute pour plaire à son amant, Jean Paulhan, que Dominique Aury écrit Histoire d’O, dont il signe d’ailleurs la préface. Essayiste et critique d`art, il exerce une influence considérable sur le monde des lettres et des arts. Leur relation, secrète, parfois douloureuse, n’est pas moins empreinte d’une grande liberté. Dominique Aury a en effet d’autres amants, des maîtresses, dont Janine Aeply, la femme de Jean Fautrier, grand ami de Paulhan, avec qui elle connaîtra une liaison mouvementée, et dont certains diront qu’elle a inspiré le personnage d’O.Peinte en 1934, cette toile a appartenu à Jean Paulhan qui l’a vraisemblablement offerte à Dominique Aury avant 1960. Elle a par ailleurs figuré dans l’exposition rendant hommage à la réflexion artistique menée par Paulhan, organisée quelques années après sa mort, en 1974 au Grand Palais.Les feuilles vertes by Jean Fautrier, was part of the former collection of Dominique Aury, née Anne Desclos, and has remained in the same family ever since. As an editorial secretary of the Nouvelle Revue Française (NRF), directed by Jean Paulhan, her lover, and as the first woman to sit on the Gallimard reading committee in 1951, she was also known as Pauline Réage, the author of Story of O, a masterpiece of erotic fiction that caused a scandal when it was published in 1954. Although the rumour soon spread that Pauline Réage was only a pseudonym concealing Dominique Aury’s identity, many —like Albert Camus for instance— were convinced that only a man could have written such a book. Now considered a classic of the genre, translated into many languages and having sold over a million copies worldwide, it wasn’t until Dominique Aury turned 87 that she confessed to being the author of the book in an interview to the New Yorker in 1994. It was undoubtedly to please her lover, Jean Paulhan, that Dominique Aury wrote Story of O, for which he also wrote a foreword. An essayist and art critic in his own right, he exerted considerable influence on the literary and artistic world. Their relationship, a secret and sometimes painful affair, was no less imbued with a great sense of freedom. Dominique Aury did in fact have other lovers, both men and women, including Janine Aeply, the wife of Jean Fautrier, a great friend of Paulhan`s, with whom she shared a turbulent affair, and who some suspect was the inspiration for the character of O.Painted in 1934, this piece belonged to Jean Paulhan who probably gave it to Dominique Aury prior to 1960. It was also included in the exhibition paying tribute to Paulhan`s artistic philosophy - a show that was held at the Grand Palais, in 1974, a few years after his death."60000